Land and Resources Panel
Panel
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Appropriation des terres et contrôle des ressources naturelles au jour le jour en Asie du Sud-Est : Pluralité de perspectives, de lieux et de dynamiques
Aujourd’hui, les processus d’accaparement des terres (parfois aussi appelés « acquisition massive des terres ») mobilisent et préoccupent de plus en plus les collectivités rurales et paysannes, non seulement du Sud, mais aussi du Nord. Bien qu’il n’existe pas de données absolues, on estime aujourd’hui qu’entre 43 et 45 millions d’hectares de terres sont touchées par ces processus, par ailleurs en nette progression. On peut parler d’accaparement lorsqu’il y a capture ou prise de contrôle (ou les deux à la fois) d’importantes étendues de terres et d’autres ressources naturelles. Cela peut se faire en utilisant différents mécanismes qui nécessitent d’importants investissements de capitaux en vue de modifier l’utilisation de ces ressources à des fins extractives ou de conservation environnementale. Cette marchandisation de la terre et son exploitation intensive – souvent sous la forme de monocultures parfois destinées aux marchés domestiques, mais habituellement aux marchés extérieurs – constituent la conséquence de la triple crise, alimentaire, énergétique et financière, de la première décennie du XXIe siècle, d’une part. D’autre part, ces accaparements sont aussi la conséquence directe des pressions grandissantes qu’exercent des groupes d’investisseurs et de pays émergents, entre autres ceux du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), pour l’accès et le contrôle des ressources naturelles. Le panel examinera différents processus d’acquisition et de contrôles des terres et ressources naturelles au sein de différents États de l’Asie du Sud-Est, que ce soit pour des projets de plantations, d’extraction minière, tourisme et conservation
Convenor/Animateur: Dominique Caouette, Université de Montréal
Chair/Président: Julie Guernier, McGill University
Discussant/Intervenant: Alexandre Paquin-Pelletier, Cornell University
En 2019, la Thaïlande recevait près de 40 millions de visiteurs et ce nombre devrait doubler d’ici 2030 pour atteindre 79 millions. Face aux effets négatifs associés au tourisme de masse, la pandémie du COVID-19 a donné l’occasion à plusieurs destinations de repenser leurs façons de faire du tourisme. Pour diminuer l’impact du tourisme sur l’environnement sans pour autant diminuer les revenus générés par ce secteur, l’Autorité du Tourisme de Thaïlande a mis en place une politique de développement touristique durable qui passe par un tourisme de qualité plutôt que quantitatif. Par tourisme de qualité, la Thaïlande mise sur un tourisme de luxe ayant une haute valeur monétaire dans lequel moins de touristes visitent le pays, mais où ces derniers sont plus fortunés, et dont la gestion est assurée par des acteurs privés nationaux et internationaux. Cette recherche vise à explorer les objectifs de développement du tourisme à travers le prisme de l’économie politique tel que développé par Susan Strange. La recherche démontre que le discours dominant sur la croissance d’un tourisme haut de gamme s’inscrit dans un modèle de développement néolibéral qui renforce les structures de pouvoir existantes. Ce changement de cap vers un tourisme de qualité permet donc aux grands groupes économiques d’accroitre leur part de marché, au détriment des entrepreneurs locaux de petites et moyennes entreprises. Les politiques de tourisme durable en Thaïlande viennent ainsi renforcer les structures de pouvoir existantes plutôt que de générer un développement local et durable du tourisme.
La moitié des sociétés d’exploitation minière et d’exploration cotées en bourse à l’échelle mondiale sont Canadiennes. Les grandes sociétés minières canadiennes sont attirées par des congés fiscaux et par des politiques de contrôle réglementaires qui sont quasi absents dans les pays du Sud où la corruption, la négligence des droits de la personne, la destruction de l’environnement et la volonté de se développer économiquement et socialement se heurtent. Le projet vise à déconstruire et rendre accessible le discours sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises minières en abordant par une série d’entrevues avec des spécialistes de différents domaines l’impact des entreprises minières sur les communautés locales. Cette série documentaire s’inscrit dans un projet de collaboration entre le Third World Studies Center de l’Université des Philippines, l’Université de Montréal et des collègues de l’Université de Guelph.
Source économique importante pour plusieurs pays du Sud, l’industrie extractive était perçue par les économistes du 19e et 20e siècle comme une voie vers le développement et l’industrialisation. Toutefois, l’extraction des ressources naturelles se veut dévastatrice pour les communautés où ces projets prennent place, affectant leur économie et environnement. Cette recherche portera sur la transition vers le néo-extractivisme et l’implication plus marquée des gouvernements dans l’administration de leurs ressources avec comme étude de cas les Philippines et la minière canadienne OceanaGold. Notre analyse vise à démontrer que les nouvelles pratiques associées au néo-extractivisme perpétuent la dépendance aux matières premières en plus de poursuivre et parfois augmenter les impacts sociaux et environnementaux liés à ces activités. La recherche établit que les taxes et devises supplémentaires provenant des compagnies extractives étrangères ne mènent pas à un développement économique plus rapide des pays avec une économie minérale et que les droits de la personne y seraient plus fragiles
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